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17 familles sur le trottoir de la République

par Paul Delorne - publié le 22/02/02

81 avenue de la République, 17 familles campent sous une bâche, à quelques foulées des QG parisiens des candidats. Expulsés il y a plus de 15 jours de l'immeuble vacant qu'elles occupaient, elles attendent toujours un geste des politiques.

Jeudi matin. Sur le campement dressé devant l'immeuble évacué, 81 avenue de la République, les traits sont tirés et les yeux cernés. On tend un peu plus les ficelles qui maintiennent la bâche bleue endommagée par la pluie de la nuit passée. Militants et expulsés sont fatigués. Fatigués par quinze courtes nuits sous la pluie. Fatigués par le ballet incessant des journalistes. Fatigués de devoir se battre pour faire respecter un droit pourtant fondamental : celui d'avoir un toit au-dessus de la tête. Mais, parmi les familles et ceux venus les soutenir, personne ne songe à abandonner. Pas après deux semaines de combat face à des institutions peu coopératives.

Flamme de bougie et patate chaude
Mercredi 6 février, la Préfecture de police, à la demande de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP), propriétaire des locaux vides de l'ancienne clinique des Bluets, a littéralement jeté à la rue 17 familles et leurs 64 enfants. La CCIP, qui regroupe les patrons des sièges sociaux de la capitale, ne leur a pas proposé d'alternative viable. Raison invoquée : le "danger imminent" que représente un immeuble privé d'eau et d'électricité. "On connaissait le 'péril imminent' en cas de risque d'effondrement, par exemple, mais pas le 'danger imminent', dénonce l'association Droit au logement (DAL). Depuis qu'elles ont été expulsées parce qu'elles s'éclairaient à la bougie, ces familles campent dans la rue, au pied de l'immeuble de nouveau vide." Après la première réunion, vendredi dernier, les familles avaient refusé les propositions de relogement provisoires, toutes en ayant déjà fait l'expérience. Depuis, Georges Sarre, maire du 11ème arrondissement et président du Mouvement des citoyens, a feint de s'intéresser au problème pour en fait mieux botter en touche et renvoyer la patate chaude vers les services de la mairie de Paris. Pour obtenir une nouvelle entrevue avec Jean-Yves Mano, l'adjoint de Bertrand Delanoë chargé du logement, qui fait preuve dans cette affaire d'une mauvaise volonté manifeste, les familles ont dû aller l'interpeller lors d'une réunion publique à la mairie du 3ème arrondissement. Campagne présidentielle oblige, la rencontre a finalement eu lieu, hier, en présence du préfet et de la Chambre de Commerce de Paris.

Pas, peu, ultra-prioritaire ?
De cette deuxième entrevue, le DAL dressait le bilan hier soir devant une petite centaine de manifestants, dont le président de la LCR Alain Krivine et le scientifique Albert Jacquart, venus soutenir les sans-logis à leur campement. Juché sur une pierre, Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL, prend un mégaphone : "Depuis cette expulsion inutile, la réponse qui nous a été faite se résume ainsi : ces familles ne sont pas plus prioritaires que d'autres et on ne relogera personne tant que le camp ne sera pas démonté. Après 15 jours de mobilisation, on a quand même obtenu qu'une famille soit relogée à Paris, une autre en banlieue. Une fois de plus, les efforts faits par la ville sont quasi inexistants. On rencontre encore de très fortes résistances au niveau des autorités, on est loin d'arriver à une réponse satisfaisante."
2 familles sur 17, c'est peu. 4 demandes ont d'ores et déjà été rejetées, dont deux de familles sans-papiers. Pourtant, selon Alain Krivine, présent à côté du campement, les solutions sont simples : "Il est inadmissible de voir ça. Il paraît qu'on a une mairie et un gouvernement de gauche : qu'ils fassent ce qui est en leur pouvoir, c'est-à-dire qu'ils prennent des décrets de réquisitions pour loger ces familles. Il y a assez de logements vides à Paris pour loger tout le monde. Olivier Besancenot est d'accord avec moi : la seule mesure qui s'impose, c'est l'application du décret de réquisition de 1945. Les candidats tiennent en ce moment de grands discours creux sur la justice et la solidarité, eh bien que l'on passe aux mesures concrètes !"

Hors les murs
Au campement, une autre inquiétude monte : les familles sont systématiquement relogées en banlieue. "Une seule proposition intra-muros, c'est de la ségrégation. C'est une véritable épuration sociale qui sévit dans Paris, s'indigne Jean-Baptiste Eyraud. Le pire, c'est que le PS le reprochait à Tibéri avant d'être élu. Les attributions de HLM, dont certains sans-logis font la demande depuis 20 ans, doivent être transparentes, tout comme les critères de priorité." Derrière les ténors du mégaphone, dans la tente, les familles organisent le quotidien. "Les enfants sont malades", se plaignent les femmes. "Ils nous volent en Afrique, ils nous matraquent ici", lâche un homme, amer. "Pour l'hygiène, on se débrouille, on va chez les soutiens", explique Vincent, un militant du DAL présent sur place depuis le début. Impossible de réinvestir l'immeuble : la Chambre de commerce aurait employé des vigiles. Alors les expulsés ne comptent pas en rester là. L'échéance électorale qui approche semble leur seule chance de faire valoir leur droit.


    La Mairie de Paris dépassée par les problèmes de logement
    (Digipresse)
   


    Qui propose quoi pour les sans-toits ?

 


Pas vu à la télé

  En avril 1988, le débat télévisé Mitterrand-Chirac se doubla d'une parodie d'affrontement entre leurs chauffeurs. En effet, Pierre Tourlier et Jean-Claude Laumond se réunirent au restaurant "Chez Françoise", à l'aérogare des Invalides, en présence de nombreux journalistes. Ce dernier trouva la soirée "fort animée et fort plaisante".



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