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Presidentielles.net : ma vie, mon oeuvre...

par Alexandre Brachet - publié le 24/04/02

Avant que presidentielles.net ne tire sa révérence, son fondateur revient sur une production "pas comme les autres". Explications et bilan chiffré d'un media politique éphémère, objet numérique non-identifié.

"Quels sont vos projets ?" Quand, en juillet 2001, l'obscure et géniale revue Rojo me posait cette question, je m'en tirais ainsi : "J'hésite à répondre parce que je ne sais si je vais avoir l'énergie pour le faire. J'aimerais vraiment couvrir les presidentielles de manière récurrente, faire une expérience intensive, quotidienne, sur le modèle de ce qui se peut se faire en radio ou en presse. Ce serait l'occasion pour moi de mettre à profit toute une expérience et un réseau, de travailler avec une équipe plus importante, d'utiliser les nouvelles technologies autrement... Et puis de voir si on est capable d'assurer un contenu quotidien, avec de la conception éditoriale. On verra à l'automne. Il y a encore un peu de temps. Les gens semblent adhèrer au principe, de manière générale. Mais c'est un projet d'envergure. Il faut beaucoup d'énergie."

Quand j'étais petit...
Les élections presidentielles étaient jusqu'à dimanche l'un des derniers territoires "vierges" à conquérir sur le Web francophone, une sorte de défi ultime pour les amoureux du Réseau dont je fais partie : convaincre de l'utilité d'Internet, convaincre de la qualité possible d'un programme en ligne, convaincre les diffuseurs et les portails à grosse audience de l'importance de la séparation des métiers et de l'intérêt des programmes thématiques. Après avoir, depuis le 1er décembre, tout fait pour atteindre ces nobles buts, que dire ? L'influence du Net est bien sûr restée limitée par rapport à celle des grosses machines médiatiques, appuyées sur leur puissante rédaction offline. Mais le Réseau en campagne a tout de même encore montré ses avantages propres : rapidité, interactivité, présentation dynamique, liens vers les documents à la source, mobilisation, humour... Comme toute l'équipe du site, j'aime l'idée de parler à des gens qui ne s'intéressent pas beaucoup à la politique, ces internautes dont on dit qu'ils zappent plus vite que leur ombre. En politique aussi. Avec une approche plus pédagogique et plus ludique, nous nous sommes fait un défi de les amener à une réflexion politique quand même pointue. Notre média était certes plus "petit" que la presse "classique" mais aussi plus excitant. Ce fut une aventure humaine et professionnelle de tous les jours, avec son lot d'enfer et de bonheur.

Objet numérique non-identifié
"Mais vous êtes qui ? Y'a qui derrière ?" A mesure que le site a pris son rythme, beaucoup de gens, internautes, journalistes ou politiques, n'ont eu de cesse d'essayer de percer ce qui leur semblait parfois un mystère. Presidentielles.net a en fait été construit par 9 personnes : 3 journalistes, 2 maîtres d'oeuvres, 1 responsable technique, 2 graphistes et 2 spécialistes de la politique. Le site est édité par Upian.com, une petite société de production web specialisée dans la conception et la réalisation de programmes de divertissement pour Internet. Fondée avec Frédéric Bourgeais, compère graphiste aujourd'hui à Marseille, Upian.com a une culture politique ancienne et s'est fait connaitre du grand public par ses galettes, sorte de petits gadgets Web qui collaient à l'actu politique (le jeu de la paillotte, la calculatrice DSK, Séguin rappeur, etc.). Aujourd'hui, Upian.com est fier d'avoir su construire et animer un tel projet et revendique même un métier en voie d'apparition : celui de société de production Internet. Non sans effort, nous avons quand même réussi à tenir un pari que nous croyions à peine possible : assurer 12 semaines de couverture quotidienne d'un des évenements majeurs de la vie politique sur le Net avec 35 000 euros en tout et pour tout.

Ma vie en chiffres
Presidentielles.net s'arrêtera vendredi 10 mai. L'aventure se termine apres 12 semaines d'existence, 64 articles publiés, 71 illustrations originales, 59 revues de presse envoyées par mail, un annuaire de près de 400 sites tournant autour de la présidentielle, 4 programmes flashs, 3 animatics et deux programmes inclassables : PRESIbourse, le jeu de bourse en ligne où on mise sur les candidats, et PRESIbot, le compagnon de vote interactif, qui proposait un comparateur de programmes et surtout, le fameux blind test politique. L'équilibre que nous avons proposé entre information, service et divertissement a visiblement séduit des internautes, probablement en quête du fameux "autre chose". Nous livrons donc nos statistiques, réelles, faut-il le préciser : 17 006 joueurs ont ouvert un compte sur PRESIbourse, sur notre site ou via AOL, 36 675 utilisateurs ont été jusqu''au bout du blind test politique du PRESIbot. Le site a reçu 500 000 visites uniques depuis son lancement, pour un total de 3 millions de pages vues. Les bandeaux de nos partenaires et clients ont été affichés 2 075 584 fois et 3 150 abonnés valides ont reçu quotidiennement notre lettre d'information. Enfin, 16 439 messages ont été publiés sur le forum que nous avons ouvert quelques minutes après l'annonce des résultats du premier tour, forum intitulé "Vote Coupable". La net-campagne est bel et bien passée par Presidentielles.net...

Je est un autre
Si Présidentielles.net a attisé quelques curiosités, c'est aussi à propos de son indépendance, la fameuse. En l'occurrence, nous parlons avant toute chose d'indépendance financière : nous n'appartenons à personne. Pour ce qui est de l'indépendance éditoriale, elle est aussi totale. Mais on ne l'entend pas ici dans le sens de la neutralité-impartialité-pluralité journalistique qui a fait un moment débat à la télé, lors de la campagne officielle. On ne comptabilisait pas les temps de parole en ligne même si l'actu amenait naturellement une forme d'équilibre. Ce serait plutôt l'indépendance comme subjectivité revendiquée et non comme neutralité fictive. On a donc pris position et fait des choix dans les articles, aussi tranchés qu'on les voulait. C'est aussi pour cela que, quand la triste surprise du premier tour a confisqué le débat et rendu l'indépendance éditoriale glissante, nous avons changé le site pour lancer RiPosts, un espace contributif pour relayer le bordel ambiant et l'effervescence politique qui nous entourait. Pour ce qui est de l'indépendance politique vis-à-vis des partis, on n'a bien sûr roulé pour personne. Presidentielles a même plutôt été connu pour sa tendance à taper sur tout le monde... Tellement que les chiraquiens nous ont traité de "gauchistes à la solde d'Arlette", pendant que les jospinistes nous voyaient en "site de droite racoleur"... Loin de nous ces idées ! Si on a parfois pris les politiques à défaut, c'est peut-être parce que nous voulions parler de la politique au sens large, ce qui nous a amené à soulever des thèmes qui sont souvent oubliés des candidats en campagne, obnubilés par quelques enjeux électoralement cruciaux (sécurité, fiscalité et pas grand chose d'autre). Côté convictions, les idées de l'équipe n'ont rien de monolithique mais on peut dire que nous sommes sensibles à une certaine forme de justice, de liberté et de revendication sociales. Nous croyons aussi que la politique se fait autant dans les associations, les ONG, chez les artistes, dans la rue ou en bas de chez soi que dans les arcanes des QG de campagne...

Voila. Ce matin, j'ai reçu un mail : "Difficile de croire que vous allez en rester là... Que comptez-vous faire une fois ce site fermé ? Des projets en cours ?"

 


Coup de rouge

  "La campagne "forte" vise à redonner de la couleur à la gauche", selon la ministre de la Jeunesse et des Sports, Marie-George Buffet. Elle veut ainsi couper court aux rumeurs d'un échec historique du PC et légitimer la candidature de Robert Hue.



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