Nanterre
: revue de presse internationale
par Xavier
Molenat - publié le 27/03/02 - Réagir
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Après la tuerie de Nanterre, les médias internationaux
ont tenté de suivre la course à l'info sur leurs sites. Avec plus ou moins
de chance.
Dans les médias internationaux, le massacre des élus français
du conseil municipal de Nanterre a eu une portée certaine. Tous les grands
titres, chaînes et portails d'information mettaient assez vite en évidence
l'événement et se fendaient d'un compte-rendu des faits, avec parfois
vidéos ou reportage sonores à l'appui. Cependant, leur souci de comprendre
les faits a conduit certains à des rapprochements assez osés.
La faute à Pasqua
Ainsi, en conclusion de son article, The Times souligne que le Conseil
Général des Hauts de Seine, qui comprend Nanterre, "est apparu dans une
longue enquête concernant des soupçons de corruption visant les gaullistes
et M. Chirac" Le quotidien anglais rappelle également que "les Hauts de
Seine sont le fief de Charles Pasqua, ancien Ministre gaulliste de l'intérieur,
au centre d'une enquête judiciaire pour corruption" Quel est le lien avec
la fusillade ? Nous n'en saurons pas plus. Et c'est le même raisonnement
que tient Sheila Barter sur le site de la BBC, quand elle précise que
le "lieu de la fusillade est signicatif par lui-même : c'est l'épicentre
de l'une des plus importantes plaintes concernant Jacques Chirac, suite
au retour de Didier Schuller, ancien conseiller général, qui a mis en
cause la responsabilité du président dans une affaire de corruption" Cette
"explication" n'ayant pas été reprise en France, on peut se demander comment
elle a germé dans la tête des journalistes de la chaîne anglaise.
Eco-terrorisme ?
Dans la course de vitesse engagée entre les médias, les anglo-saxons semblent
aussi avoir été marqués par la rumeur qui a circulé dans la matinée, et
qui affirmait que l'auteur de la tuerie était membre des Verts. Ainsi,
le Times se permet-il de titrer : "Un militant Vert cause la mort de huit
personnes à Paris". Très répandue, cette fausse information a été maintenue,
malgré les démentis successifs et rapides des responsables du parti écologiste.
Ici, l'ambiguïté des faits permet sans doute de comprendre cette version.
Selon les propres propos de Denis Baupin, porte-parole des Verts, L'auteur
de la tuerie avait "tourné beaucoup autour de la campagne municipale des
Verts" l'année passée. Le forcené avait également été vu en train de discuter
avec un élu vert juste avant la réunion du conseil municipal. Mais là
encore, la rumeur s'était très vite dissipée sur le sol français.
CNN et les autres
Dans l'ensemble, les sites medias internationaux se bornaient à compiler
de façon exhaustive les infos des agences françaises. A ce jeu, CNN était
sans doute la meilleure, la chaîne américaine ayant mis en ligne dès ce
matin un long résumé des réactions politiques et un récit de la tuerie
survenue dans le conseil municipal, reconstituée à partir des différents
témoignages recueillis par les agences de presse. En Allemagne, on se
livrait au même exercice en posant la lourde question des raisons d'un
acte apparemment inexplicable : "Démence ou bain de sang à but politique
?" se demande ainsi Le quotidien Die Welt. Le quotidien anglais Financial
Times, quant à lui, est l'un des rares à rappeler que cet attentat "pourrait
susciter des appels à un contrôle plus strict du port d'armes lors de
l'élection présidentielle française du mois prochain".
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