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Fête de l'Internet : Exercice de style

par Xavier Molenat - publié le 22/03/02 - Réagir à cet article sur le forum

La célébration du Réseau est un passage obligé dans la présidentielle. Jospin, Chirac et Chevènement jouent donc au plus cyber et veulent se distinguer par leur programme "techno". C'est pas gagné.

Les candidats sont de cyber-sortie ce week-end. Le prétexte : la désormais traditionnelle Fête de l'Internet, censée faire connaître le Réseau au plus grand nombre. Organisée sous l'égide du ministère de la Culture et de la Communication, la manifestation a cette année pour thème "l'Internet au quotidien". Une occasion rêvée pour les prétendants à la magistrature suprême de montrer leurs talents d'internautes de tous les jours. Le premier à ouvrir le bal ce soir : Jean-Pierre Chevènement, qui visitera les locaux du fournisseur d'accès internet Club-Internet, avant de participer à un "chat" vidéo transnational consacré aux Français de l'étranger, organisé avec le site e1789. Il sera suivi de très près par Lionel Jospin, qui à 18h30 organise un "chat européen", relayé en Italie, Espagne, Angleterre et Allemagne. Enfin, Chirac fera demain soir son show dans une boîte d'Aubervilliers, avec une soirée spéciale "Génération Internet" et nouvelles technologies de la communication.

Plus moderne que moderne
Internet serait-il devenu un enjeu pour les ténors ? Visiblement, si le thème des NTIC n'est pas nécesairement celui sur lequel les candidats sont les plus volubiles, il semble néanmoins revêtir une importance stratégique. Ainsi, le comité de campagne de Jospin avait-il décidé de griller la priorité à tous ses concurrents en organisant dès le 19 mars sa soirée spéciale Internet, avec son comité ad-hoc : "2002 citoyens numériques". En présence de DSK et des membres de Temps Réels, la section virtuelle du parti, le PS avait choisi de se montrer plus moderne que moderne, avec le délirant flot sonore de Global Tekno. Visiblement trop pour certains pontes, rapidement repartis. Mauvais joueur, le comité de campagne Chevènement a bien tenu à signaler que le Premier-ministre candidat n'a fait que "copier" son idée de chat international, prévu selon lui de longue date. Il aurait pu aussi remarquer que tous s'imitent en éditant un site de campagne...

Facture numérique
Autre passage obligé de l'exercice de style des trois gros candidats, l'interview accordée à un journal spécialisé. Pour dire quoi ? Si l'on regarde les programmes officiels, Jospin et Chirac se tiennent dans un mouchoir de poche. Les deux mettent l'accent sur le problème de l'équipement et font des couplets touchants sur les nécessaires efforts de la collectivité pour réduire la "fracture numérique". Ainsi, Jospin propose un ordinateur relié à l'Internet pour cinq élèves dans chaque école primaire, un ordinateur portable par famille pour les collégiens et les lycéens, un portable par étudiant. A droite, on veut un "programme national d'équipement en ordinateurs communicants", avec pour objectif "un ordinateur par famille, un ordinateur par étudiant dans les universités, un ordinateur pour 3 élèves au collège et au lycée". Confondant, non ?

Haut débat
Autre souci commun : l'extension à l'ensemble du territoire de l'accès Internet à haut débit, accompagnée d'une baisse des tarifs, jugés unanimement trop élevés. Les deux candidats s'accordent aussi à donner une priorité au développement de la recherche scientifique dans le domaine des Nouvelles Technologies de l'Information. Et la nécessité d'aider les entreprises naissantes dans le secteur ne souffre pas la discussion. Petite nuance : si Chirac, dans son interview au Journal du Net, penche pour le principe "pas de taxes, ni de charges avant le premier euro de chiffre d'affaires", Jospin semble favorable aux aides directes.

C'est pas moi, c'est lui
Comme dans nombre d'autres domaines, les deux grands rivalisent pour fustiger le retard français et, naturellement, l'imputer au camp adverse. "Nous trouvons les chiraquiens un peu gonflés de récupérer politiquement la Fête de l'Internet et de voler au secours de la victoire.", attaque Jean-Bernard Magescas, co-fondateur de Temps Réels. "Entre 93 et 95, Balladur a mis en place un timide programme pour les autoroutes de l'information. En 95, Juppé a tout arrêté, sous prétexte que la France avait déjà son Internet : le minitel ! Ce n'est que depuis 1997, avec l'arrivée de Jospin et les rencontres d'Hourtin que les choses on commencé à avancer.", renchérit-il. A droite, on sait rendre la monnaie de la pièce. Pour le sénateur RPR René Trégouet, souvent qualifié "d'homme politique le plus nerd de France", "Internet ne décollera pas en France sans une offre forfaitaire et illimitée inférieure à 100 francs par mois. S'il l'avait voulu, Jospin aurait pu forcer France Télécom à mettee cela en place, comme le Parlement lui demande depuis plus de deux ans." Pour le haut débit, le son de cloche est le même : "Il n'y aura pas de haut débit sans vraie concurrence, avec au moins deux offres indépendantes partout sur le territoire, comme au Royaume-Uni, en Allemagne ou aux Etats-Unis. Le gouvernement, par ses amendements, s'emploie au contraire à restreindre les capacités des collectivités territoriales pour développer les infrastructure, jusqu'à la dernière circulaire publiée il y a trois semaines, signée de la main de Jospin.", assène-t-il. Un partout, la balle au centre.

Che contre Chispin
Face aux propositions des deux gros, Chevènement a étonnamment élaboré un programme assez riche et développé. Visiblement, le Che a voulu prendre les devants sur le sujet. "Les deux candidats Jospin et Chirac veulent développer l'accès, mais ils ne s'en donnent pas les moyens", commente-t-on au comité de campagne. "Jospin a essayé pendant un an et demi d'imposer l'accès forfait illimité à 200 francs et il n'y est pas arrivé". Le candidat du Pôle républicain, lui, met la gomme : outre l'accès forfaitaire illimité, il suggère de "rendre France Télécom à sa mission de service public, notamment à travers la mise à la disposition du public des terminaux simples d'accès à Internet", une aide étant prévue pour l'équipement informatique des foyers. Chevènement reproche encore à "Chispin" de ne pas se préoccuper des zones rurales, inaccessibles à l'ADSL, et propose d'inciter les opérateurs à proposer pour ces zones des offres "basées sur une technologie adéquate comme l'iDSL, et à des conditions financières comparables à celles de l'ADSL". Bref, un véritable "service universel, selon le QG.

République Allez
Républicain en diable, Chevènement développe tout un programme pour les services administratifs en ligne, avec la fourniture à chaque citoyen d'une clé électronique, qui permettrait un réel développement des services publics sur le Net. "Ce qu'a fait Jospin pour l'administration, c'est du gadget. Tant qu'il n'y aura pas de signatures et un système centralisé, on n'avancera pas", explique-t-on au staff de campagne. Le programme chevènementiste prévoit également l'équipement des écoles et une formation spécifique des enseignants, avec la création d'un cursus universitaire d'informatique menant à un CAPES et une agrégation. Egalement prévues : des mesures pour les "industries culturelles", pour la protection de la vie privée et de l'enfance, contre la cybercriminalité. La petite touche étatiste, enfin : en France, l'attribution des noms de domaines en .fr reviendrait à l'Etat et, au niveau international, leur gestion serait confiée à une "agence internationale". L'ICANN, à qui revient actuellement cette mission, est en effet un "organisme de droit privé américain à but non lucratif". En cette belle journée, les candidats auront au moins prouvé qu'ils sont pour l'Internet à haut débat.


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Debré prend la mouche

  Jean-Louis Debré (RPR) confie à Libération du 07/02 son exaspération envers Chevènement, candidat «gobe-mouches». «Ça m'énerve qu'il se pare des plumes du gaullisme alors qu'il a été à la pointe du combat contre de Gaulle depuis 1968. Il a déserté son ministère en pleine guerre du Golfe, il a désorganisé la police, c'est un usurpateur.»



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