Revue de presse du vendredi 10 mai 2002
par Caroline Cordier -
publié le 10/05/02
Voici la revue de presse du vendredi 10 mai 2002.
L'EVENEMENT
LA PASSATION DES PROBLEMES
Le premier Conseil des ministres du nouveau gouvernement s'est déroulé ce matin à Matignon. La presse insiste aujourd'hui sur les dossiers qui attendent l'équipe au pouvoir et les enjeux qui pèsent sur le Premier ministre. Pour Le Figaro, les "quatre défis" à relever sont, pour Jean-Pierre Raffarin, la consolidation de sa relation avec Jacques Chirac, l'affirmation de son autorité sur le gouvernement, la démonstration qu'il n'est pas "la marionnette d'Alain Juppé", et enfin la bataille des législatives. Le Parisien dénombre six dossiers "chauds" à traiter : le Smic, les impôts, les consultations médicales, les retraites, l'emploi et les 35 heures. Libération compte de son côté pas moins de quatorze chantiers gouvernementaux : sécurité, justice, Corse, immigration, nucléaire civil, impôts, retraites, finances publiques, 35 heures, santé, télévision numérique terrestre, éducation, transports, industrie du disque. Le Monde arrête à quatre le nombre des "dossiers-clés" : sécurité, justice, affaires sociales, santé. Un point important souligné par Le Parisien, l'économie, au sortir du gouvernement Jospin, n'est pas en parfaite santé : le déficit budgétaire atteint déjà fin mars 18,4 milliards d'euros (120,7 milliards de francs) et la hausse du chômage continue lentement. Les premiers projets de lois du gouvernement "de mission" devraient être prêts d'ici à dix jours. Les électeurs jugeront alors s'ils veulent voir le gouvernement faire ses preuves ou faire revenir en juin les membres du camp qu'ils ont désavoué le 21 avril dernier.
"Les quatre défis de Jean-Pierre Raffarin"
http://www.lefigaro.fr/politique/20020510.FIG0073.html
"Les six dossiers chauds du gouvernement Raffarin"
http://jdj.leparisien.com/jdj/Fri/FAIT/3055517.htm
"Où en est l'économie française"
http://jdj.leparisien.com/jdj/Fri/FAIT/3054167.htm
"Raffarin au four et au moulin"
http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/020510-000002131EVEN.html
"Les quatorze travaux de Raffarin"
http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/020510-000002131POLI.html
"Du chiffre et du spectaculaire"
http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/020510-000003129POLI.html
"On règle les compteurs, on serre les boulons"
http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/020510-000005123POLI.html
"Chirac lance les chantiers du gouvernement Raffarin"
http://www.lesechos.fr/ma/france/jour/200002901.htm
"Raffarin ébauche sa méthode"
http://elections.lemonde.fr/presidentielle/ actu/aujourdhui/0,,912292,00.html
"Les dossiers-clés qui attendent la nouvelle équipe"
http://elections.lemonde.fr/presidentielle/ actu/aujourdhui/0,,912290,00.html
"'La démagogie au galop', éditorial de L'Humanité"
http://www.humanite.presse.fr/journal/jour.html
"Une ambiance 'parfaite, solennelle, sérieuse"
http://elections.lemonde.fr/presidentielle/ actu/aujourdhui/0,,912297,00.html
PLUS D'INFOS
BIG IS BEAUTIFUL ?
"En Poitou-Charente, M. Raffarin est apparu comme un homme d'idées et de formules"
Le Monde revient sur la façon dont le nouveau Premier ministre a présidé le conseil régional de Poitou-Charente depuis 1988. Alors qu'il quitte ce poste "après quatorze années de 'gouvernance' régionale, selon l'expression qu'il affectionne", les journalistes estiment "qu'il n'est pas aisé de dresser son bilan. L'homme est atypique, dépasse l'image commode dont on semble vouloir le parer : celle d'un notable de province pratiquant une forme de post-radicalisme". Ses détracteurs critiquent ses "petites formules", "crient à la politique marketing". Les élus communistes voient "comme une 'contradiction' l'appartenance de M. Raffarin à la famille libérale et la 'dynamique humaniste' qu'il prône". Ses partisans mettent en avant ses réalisations : la construction de lycées (14 pour un coût d'un million d'euros depuis 1986), la hausse de treize points de la réussite au bac depuis 1986, etc. Les journalistes concluent : "Pour gouverner la France, la 'méthode Raffarin' peut-elle changer d'échelle ?"
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3224--275236-,00.html
LEGISLATIVES
"La cohabitation impossible"
Les Echos proposent une analyse des élections législatives des 9 et 16 juin à l'aune du comportement des Français lors du scrutin présidentiel. L'un des enseignements de la présidentielle est, bien sûr, que les Français ont manifesté "un profond mécontentement" le 21 avril, mais un autre est que les électeurs ont une grande capacité à surprendre, "une impulsivité et une réactivité telles que leur attitude pour les prochaines législatives n'est pas acquise". La grande inconnue des législatives est "la qualité de l'union des trois camps en compétition". A droite, l'UMP doit réussir à "aspirer, autour de ceux du RPR, la majorité des élus de DL et de l'UDF", et constituer un grand mouvement alliant droite et centre, malgré les résistances de François Bayrou et Alain Madelin. A gauche, l'alliance avec les chevènementistes ne règle pas "le manque de cohérence programmatique" de la "gauche unie". Enfin, le FN doit réussir à "s'entendre" avec le MNR, car "le parti de Bruno Mégret dispose d'un réseau de cadres parfois mieux implantés que ceux des lepénistes". Restent les souhaits des Français. "Le sursaut républicain du 5 mai, auquel la gauche a fortement contribué, ne signifie pas que l'électorat souhaite lui accorder la 'revanche' que ses militants frustrés réclament" écrit l'analyste Eric Dupin. "La nomination de Jean-Pierre Raffarin, au profil rond et modéré, à l'hôtel Matignon n'aidera pas la gauche à crier au loup réactionnaire", ajoute-t-il. Le journaliste estime en conclusion que "le retour à une situation de 'cohabitation', telle qu'elle a été vécue à trois reprises par la France, est aujourd'hui impossible. Elle suppose un antagonisme entre majorités présidentielle et législative. Or, même si la gauche l'emporte en juin, Jacques Chirac ne pourra pas lui opposer le mandat reçu des Français en mai. Son écrasante majorité n'est pas de droite. Seulement républicaine."
http://www.lesechos.fr/jjlec20020510/idees/articleg/1016140.htm
Ils ont dit
GAUCHE MOLLET ?
"Les Français, qui ont accompli un magnifique sursaut civique dimanche dernier, se sont réveillés le lendemain avec un gouvernement, non pas à l'image de ce rassemblement civique, mais un gouvernement d'un clan, un gouvernement provisoire de droite, pur sucre, un gouvernement assez sectaire dans sa composition, à l'exception de deux ou trois personnes", a regretté Jack Lang, ancien ministre socialiste, sur RTL. Il a notamment considéré que la présence d'une femme à la Défense, Michèle Alliot-Marie, était "une très bonne chose".
SERVICE COMPRIS
"J'ai mes rondeurs mais j'ai mon énergie et je suis déterminé à essayer de faire en sorte qu'on change de méthode de gouvernement. Moins de prétention, moins d'arrogance, plus de travail d'équipe (...). Un ministre, c'est un serviteur. Je le rappelle à tous." a indiqué Jean-Pierre Raffarin, mardi soir, au 20 heures de TF1.
PRENDRE LE FERRY
"C'est un homme d'une haute qualité intellectuelle, un homme qui a le sens civique et qui place, comme moi, au-dessus de tout, l'intérêt supérieur des enfants, des professeurs, de l'éducation" a déclaré Jack Lang au sujet de la nomination de Luc Ferry au ministère de l'Education nationale. L'ex-ministre socialiste s'est dit "naturellement disponible" si Luc Ferry "a besoin de quoi que ce soit".
TETE DE GONDOLE
"On a mis à Matignon un super chef de rayon" a dénoncé Julien Dray, député socialiste, dans une interview au Parisien. "Pour moi, c'est au principal leader de la première formation de gauche d'assumer cette responsabilité [Premier ministre], c'est-à-dire François Hollande. Il est compétent, simple, proche des gens. Drôle aussi, ce qui ne gâte rien." Après le chef de rayon, la tête de gondole ?
EN BREF
UNE SACREE TULLE
Tulle (Corrèze), dont le maire est le secrétaire général du Parti socialiste, François Hollande, a massivement voté pour le Président sortant. 93,87 % des votants ont donné leur bulletin à Jacques Chirac, note Le Monde.
C'EST NUL !
Le Conseil constitutionnel a annulé le scrutin dans six bureaux de vote. Les raisons varient : dans certains, les électeurs ne sont pas passés dans l'isoloir et dans celui de Villemagne (Aude), le maire avait installé un "matériel symbolique de décontamination", un pédiluve, à l'entrée.
OUBLIER A PALERME
Lionel Jospin est bien dans une île, mais pas celle de Ré. Il passe quelques jours de vacances en Sicile avec sa femme, et n'a adressé aucun message politique, si ce n'est de manière détournée, en encourageant un député sicilien de gauche "à résister, parce que la gauche a du mal à gagner partout". Le Figaro note que "Jospin oublie la politique à Palerme", clin d'oeil au prix Goncourt "Oublier Palerme", écrit par Edmonde Charles-Roux, veuve du socialiste Gaston Defferre. Détail en passant : l'écrivain soutenait... Chevènement.
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