Revue de presse du vendredi 12 avril 2002
par Caroline Cordier -
publié le 12/04/02
Voici la revue de presse du vendredi 12 avril 2002.
- L'évènement
- Plus d'infos
- Petites phrases
- En bref
L'EVENEMENT
DE L'UTOPIE EN POLITIQUE
Les deux principaux candidats occupent en bonne place les couvertures de deux quotidiens nationaux aujourd'hui. Alors que Lionel Jospin donne une longue interview au Figaro, Jacques Chirac était interrogé hier par les lecteurs du Parisien. Majorité plurielle, insécurité, privatisations, 35 heures en questions pour le premier, baisse des impôts, retraites, rôle de la France dans le monde, insécurité pour le second. Ils ne reviennent néanmoins pas sur leurs déclarations sur la "double peine" : un article du Monde montre pourtant que c'est là l'une de leurs réelles différences. Quelques petites phrases ou déclarations à noter toutefois : du côté de Lionel Jospin, "M. Chirac est le candidat de l'insécurité alors que je suis le candidat de la sécurité", sur le slogan "Zéro SDF", "J'entends constamment critiquer l'absence d'utopie dans les projets en concurrence, et quand j'avance une proposition dont il est évident qu'elle ne va pas se réaliser à l'unité près, on me reproche de ne pas être crédible. Il faudrait savoir !". En attendant de savoir si les différences entre Jospin et Chirac sont plus perceptibles pour les Français, deux sondages à considérer aujourd'hui : l'un, réalisé par le CSA et Le Parisien, montre que la campagne de Jospin n'emballe pas mais qu'un Français sur trois pense qu'il "va se reprendre", l'autre, dans le cadre de "l'Observatoire Libération-Louis Harris-AOL", illustre un "vote du troisième type", le vote d'influence: les électeurs s'expriment sur la fonction des candidats "protestataires". Qui a parlé "d'absence d'utopie" ?
"Interview de Lionel Jospin : 'Le prochain président de la République devra être digne de foi'"
http://www.lefigaro.fr/politique/20020412.FIG0146.html
"Le PS s'interroge sur Jospin (sondage)"
http://jdj.leparisien.com/jdj/Fri/POL/2979343.htm
"Le 'vote d'influence', autre voie pour donner sa voix"
http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/020412-020013120PRES.html
"Le trafic d'armes doit devenir un crime"
http://jdj.leparisien.com/jdj/Fri/FAIT/2980257.htm
"Ce que nos lecteurs ont pensé du président-candidat"
http://jdj.leparisien.com/jdj/Fri/FAIT/2980263.htm
"Si je suis élu, je m'engagerai..."
http://jdj.leparisien.com/jdj/Fri/FAIT/2979232.htm
"Chiens policiers, autographes et sondages"
http://jdj.leparisien.com/jdj/Fri/FAIT/2979296.htm
"Chirac-Jospin : double peine, double position"
http://elections.lemonde.fr/presidentielle/actu/ aujourdhui/0,,905841,00.html
"Jospin drague les jeunes et les chasseurs"
http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/020412-020012124PRES.html
PLUS D'INFOS
ARLETTE L'A TUER
"Hue n'en peut plus"
Didier Hassoux rend compte dans Libération quelques déplacements du candidat communiste et estime que ce dernier n'y croit plus. Il décrit un Robert Hue fatigué, aux discours décousus "comme s'il se parlait à lui-même". Exemple d'auto-motivation : "Si le PC ne fait pas un score suffisant, Jospin ne gagnera pas. On peut être d'accord ou non avec les communistes. Mais nous avons pesé tout au long de l'histoire contre les puissants. Contre l'argent. Et nous pèserons encore. D'ailleurs Lionel Jospin est en train d'infléchir son discours. Je n'y suis pas pour rien". L'une des raisons de cette campagne en demi-teinte est l'éparpillement des troupes : certains sympathisants sont partis chez Arlette Laguiller, d'autres vers Jean-Pierre Chevènement. Une autre est le caractère particulier de cette candidature est le fait qu'à la différence de 1995, le Parti communiste sort pour la première fois de cinq ans de présence au sein d'un gouvernement. Cela empêche le discours "protestataire" de prendre toute sa force. D'où la conclusion du journaliste, comme un couperet : "Déjà dans le rouge, Hue et le PCF vont-ils exploser ?".
http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/020412-020011122PRES.html
TALOCHE STRASBOURGEOISE
"La gifle qui relance Bayrou" "La gifle et l'accolade"
L'épisode de la gifle donnée par François Bayrou à un jeune garçon à Strasbourg qui lui "faisait les poches", est repris dans les médias. (cf notre revue de presse du 10 avril). Mercredi, RTL consacrait une heure d'émission à ce cette "taloche strasbourgeoise" et a battu son record historique d'appels. Bayrou confie avoir reçu des centaines de mails, essentiellement de parents et considère que les "Français [lui] sauront gré de ce geste". Il dit avoir réagi "en père de famille" et "avoir simplement fait son boulot d'adulte".
http://jdj.leparisien.com/jdj/Fri/POL/2979557.htm http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3208--270843-,00.html
L'UN OU L'AUTRE "Un couple entre parenthèses"
Christoph Nesshöver, correspondant à paris du quotidien économique allemand Handelsblatt, confie à Libération que deux faits politiques conduisent les Allemands à considérer avec attention les deux principaux candidats français. Premièrement, la polémique française sur la date de retour à un équilibre budgétaire montrerait que Paris et Berlin sont dans la même "galère" financière et devraient se rejoindre dans un assouplissement du calendrier : "comme l'Allemagne, la France ne parviendra pas au déficit budgétaire zéro en 2004. Le candidat Chirac a déclaré ne pas se sentir lié par l'engagement des ministres des Finances de la zone euro. Lui vise 2007, voire 2010. Une note de Bercy lui a donné raison (...) Jusqu'au 5 mai, Jospin va s'accrocher à l'objectif 2004. Mais plus personne ne croit aujourd'hui à cette fable. (...) L'objectif 2004 pourrait de fait bientôt devenir 2007, voire plus". Deuxième point : quid de la relation privilégiée franco-allemande ? "Lionel Jospin vient de proclamer : «Cette idée d'un "axe franco-allemand" m'a toujours paru trop fermée sur elle-même». Finie la «romantisation» de notre «couple»". Pour le journaliste, c'est la cohabitation qui est responsable et paralyse la capacité française à s'investir dans les réformes européennes. Conclusion : "La lecture du sondage Libération-Louis-Harris-AOL dans lequel la moitié des Français considèrent qu'une nouvelle cohabitation serait «gérable» a donné un frisson dans le dos à beaucoup d'Allemands. Chers Français, s'il vous plaît, ne recommencez pas ! Décidez-vous : ou pour l'un, ou pour l'autre".
http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/020412-020017108PRES.html
LES PETITES PHRASES
DECAFEINE
"Vous avez une grande expérience de la citoyenneté. Votez et faites voter. Un petit coup de téléphone, une tasse de café, une conversation entre voisins et voisines permettent de faire changer les choses" a conseillé Robert Hue aux militants communistes de Bezons dans le Val-d'Oise, selon Libération.
TREMBLEZ !
"Si les moutons votaient, Chirac proposerait la fermeture des abattoirs" a ironisé Bertrand Delanoé, hier soir, lors d'une réunion publique dans le XIVème arrondissement. Le maire de Paris a ajouté "A la lumière de Paris, Chirac et Jospin ce n'est pas pareil en termes de qualité de la vie démocratique. Je n'aurais jamais cru que Paris aurait autant besoin de Jospin".
PAS RANCUNIER ?
"Ils ont l'imagination un peu courte. Les Guignols se suffisent à eux-mêmes. Ils n'ont pas besoin de renforts extérieurs" a répondu Jacques Chirac à un lecteur du Parisien qui lui demandait sa réaction aux attaques de Le Pen et Olivier Besancenot à travers le personnage de Supermenteur, imaginé par les Guignols.
HAGIOGRAPHE
"Si les Français se reconnaissent dans les combats que vous menez, c'est que vous vous battez pour la seule cause qui vaille : la condition humaine" a déclaré François Fillon à Bernadette Chirac. La femme du président a rendu visite à tous les premiers-ministrables ces derniers jours. Chacun ses arguments pour briguer Matignon : Fillon mise sur les compliments appuyés et fait du "sous Malraux".
QU'EST-CE QU'ON ATTEND ?
"Aujourd'hui, tout est possible et je veux transmettre au peuple français un des slogans de ma campagne : N'ayez pas peur d'être heureux" a déclaré hier Lula Da Silva, militant du Parti travailleur brésilien, lors du meeting de Lionel Jospin à Bordeaux.
EN BREF
CORDES SENSIBLES
A en croire Le Figaro, rien ne va plus entre Lionel Jospin et Laurent Fabius. Le candidat aurait déclaré "Tu m'as mis dans les cordes" au ministre de l'Economie, lui reprochant de l'avoir "piègé en le faisant monter au créneau vigoureusement contre Jacques Chirac sur le non-respect de ses engagements européens alors qu'une note interne de Bercy donne raison au président".
BLUFFEURS
Alors que le Conseil constitutionnel affiche pour quelques jours les listes des parrainages de tous les candidats, présents ou non au premier tour, le coup de bluff de certains est mis au grand jour. Dieudonné n'a eu qu'une signature, Nicolas Miguet 261 au lieu des 508 annoncées, Jean-Félix Vallat 4 (il affirmait avoir dépassé les 500 !) et 34 pour Pierre Larrouturou (sur 400 "déclarées"). Finalement, Le Pen, qui se posait un victime, a eu 533 paraphes contre 525 pour Mégret. Charles Pasqua a échoué près du but avec 478 parrains.
C'est tout pour aujourd'hui,
Caroline.
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