par Caroline Cordier - publié le 27/02/02

Voici la revue de presse du mercredi 27 février 2002.

- L'évènement
- Plus d'infos
- Petites phrases
- En bref

L'EVENEMENT

Aujourd'hui, les deux candidats se sont exprimés. Lionel Jospin a tenu sa première conférence de presse dans son "atelier" de campagne parisien, tandis que Jacques Chirac donnait un "discours-programme" à Saint-Cyr-sur-Loire, près de Tours. Le premier s'ancrait dans son personnage de candidat en promettant de consacrer "l'essentiel de son temps à l'animation du débat présidentiel". Dans son petit loft loué à Jean-Paul Gautier, Jospin a gardé profil bas, fidèle à sa ligne "je préside autrement". Jacques Chirac sortait lui un arsenal de propositions, d'inspiration ouvertement libérale, pour "rendre la Franc eplus accuaillante aux entreprises". Il a notamment plaidé pour des "fonds de pension à la française", un "assouplissement des 35 heures" et une maîtrise des dépenses de l'Etat". Menant chacun leur barque, les deux candidats semblent pourtant s'entendre pour évacuer un sujet problématique : l'insécurité. Problématique dans la manière dont les médias s'en emparent et le simplifient, en parlent sans en parler (voir à ce sujet l'intéressant article du Monde qui analyse une grande enquête réalisée en Ile-de-France). Problématique également pour ce que cet "enjeu" de campagne révèle du vide intellectuel des discours politiques (voir l'article "Les mots de l'insécurité" d'Henri-Pierre Jeudy, sociologue au CNRS). Un après-midi à méditer, en somme.

"Les deux candidats en campagne : inauguration de l'"atelier" et discours-programme"
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3224--264642-,00.html

"Chirac s'engage pour un "contrat de réussite" de cinq ans"
http://fr.news.yahoo.com/020227/85/2hyd7.html

Lionel Jospin s'installe dans la campagne présidentielle
http://fr.news.yahoo.com/020227/5/2hydo.html

"Les mots de l'insécurité"
http://www.liberation.fr/quotidien/debats/020227-110005108REBO.html

"La première grande enquête sur l'insécurité"
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226--264389-,00.html

"Jacques Chirac engagé par ses partisans à muscler son discours sur l'insécurité"
http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/020225-000004131PRES.html

PLUS D'INFOS

Censure gouvernementale
"Tchernobyl, on aurait menti"
La Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Crii-Rad) déclare : "Le gouvernement savait". Des notes émanant du ministère de l'Intérieur auraient stipulé que les chiffres sur la radioactivité en France suite à l'explosion de la centrale atomique ukrainienne, ne devaient pas être diffusés. A l'époque, en avril 1986, Jacques Chirac était le nouveau premier ministre de François Mitterrand et Charles Pasqua régnait à l'Intérieur...
http://jdj.leparisien.com/jdj/Wed/VIE/2853036.htm

Compagnes présidentielles
"Bernadette und Sylviane ziehen in den Kampf"
Die Welt (considéré par Courrier International comme un Figaro à l'allemande, d'ailleurs Le Figaro a repris l'article) fait un comparatif entre Bernadette Chirac et Sylviane Jospin, tout en précisant que les Français apprécient les deux. Morceaux choisis: "Rive gauche contre vieille noblesse, finesse intellectuelle contre enracinement catholique, sans parler des boucles d'oreille... Tout les sépare, même si, personnellement, elles s'apprécient."
http://www.welt.de/daten/2002/02/21/0221fo315661.htx?search=Chirac

Justice hertzienne
"Inégalités entre candidats"
Alors que le CSA devrait dans quelques jours rendre publics les temps d'antenne des candidats à l'élection présidentielle pour le mois de février, l'Humanité souligne l'inégalité de traitement sur les ondes et relaie la remarque du CSA qui montre que les journaux se sont beaucoup moins intéressés à l'élection en janvier 2002 qu'en janvier 1995. La règle de l'égalité en temps de parole ne sera obligatoire que le 5 avril. En attendant, le journal déplore à demi-mot que "l'équité" ne favorise pas Robert Hue...
http://www.humanite.presse.fr/journal/2002/2002-02/2002-02-27/2002-02-27-018.html

Bayrouste
"L'UDF survivra-t-il à la candidature de François Bayrou ?"
Un article très complet sur l'UDF, qui revient sur le déclin du parti (chronologie) et propose une synthèse graphique de "la famille centriste et libérale éclatée" (3 pôles, 3 hommes : Madelin, Bayrou et Chirac). Le journaliste s'est aussi intéressé aux réactions des internautes sur le forum de campagne de François Bayrou : il y a trouvé des militants ragaillardis par sa prestation au meeting de l'UEM à Toulouse et même des personnes d'autres sensibilités politiques venus saluer son courage. Beaucoup hésiteraient à voter Chirac au deuxième tour.
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3224--264387-,00.html

LES PETITES PHRASES

RAVI A VIE
"Essayer de faire passer l'image d'un Chirac qui ne serait pas un homme sympathique, cordial et chaleureux, c'est peine perdue !" répond Antoine Rufenacht (directeur de campagne de Chirac) au Parisien qui lui demande comment il compte parer les attaques des socialistes.

PAS CAP ?
"Si l'on est pas capable de se faire siffler, on est pas capable de gouverner", estime, lucide, François Bayrou.

IL SE DECARCASSE
"J'appellerai les Français à rejeter le projet fadasse de ces deux hommes pour que nous retrouvions l'audace et que nous rattrapions le temps perdu" a déclaré hier Alain Madelin à son meeting niçois.

REGIMES POLITIQUES
"Il s'en est plus enfilé que Chirac. Mais je pense que le Président a fait attention cette année", a remarqué Luc Guyau, président des chambres d'agriculture, admiratif devant l'appétit de Lionel Jospin. Cette année, le candidat n'a pas eu à essuyer de jets d'oeufs. Par précaution, il avait tout de même pris sa valise en kevlar (celle utilisée contre le caillassage de Bir Zeit, en Palestine, en février 2000).

CHUTE LIBRE
"J'ai obligé les deux sortants à sortir du bois. D'ici à peu de semaines, vous allez voir un candidat se mettre en torche et peut-être même les deux vont-ils dévisser. Au mois de mars, les conditions d'un retournement paraîtront possibles" a déclaré Jean-Pierre Chevènement.

DE L'AIR !
"Un bon bol d'air, ça va lui faire du bien au Parisien" a lancé un agriculteur de Rieutort-de-Landon (Lozère) à Nicolas Sarkozy, venu rassurer les gendarmes locaux. Satisfait de son déplacement, l'élu du XVIème arrondissement de Paris a déclaré : "Ca c'est du boulot efficace. Là, on marque des points.(...) Une visite comme celle-là vaut mieux que les sondages."

EN BREF

ELYSEE PAS PRETEUSE
Les troupes chiraquiennes trouvent que leur candidat n'est pas assez présent : il a séché la visite au Tapis rouge (QG de campagne) hier. Pourquoi ? Il semblerait que les proches du chef de l'Etat lui organisent un emploi du temps plus présidentiel que celui d'un candidat. "A quoi sert ce QG si les décisions se prennent ailleurs ?", se demandent ces déçus.

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