JEAN MARIE LE PEN
par Xavier
Molenat - publié le 12/02/02 - imprimer cet article
La
"bête immonde qui monte" a la gueule de bois. Jean-Marie
Le Pen le nauséabond a vu l'oeuvre de sa vie s'exploser en
plein vol, au moment de la tentative de "pu-putsch " du
"félon" Mégret. Adieu, beau Front National
à 15 %, adieu les invitations complaisantes sur les plateaux
télés... Le Pen a perdu de sa superbe, mais les sondages
montrent que la bête peut encore mordre.
C'est
qu'on ne lache pas une vie politique comme ça, et ça
fait un bout de temps que Le Pen nous enquiquine. Son premier mandat
date d'il y a quarante-cinq ans (il fut à l'époque
le plus jeune député de l'Assemblée Nationale)
! Le Pen a connu la quatrième République, fou non
?! Et depuis le début, Le Jean-Marie traîne dans les
eaux boueuses de l'extrême-droite : campagne législative
sous le patronage de Pierre Poujade, Secrétaire Général
du comité Tixier-Vignancour en 1965, lors de la candidature
présidentielle de ce dernier... vraiment un type sympa, on
vous dit. Et humaniste avec ça : para volontaire pendant
la guerre d'Indochine (1954), puis à nouveau en Algérie
quelques années plus tard, où plusieurs personnes
témoignent avoir été torturé par lui,
Le Pen a déjà du mal avec ce qui est physiquement
différent.
Faut
dire que les combattants, l'armée, c'est son fond de commerce
: Secrétaire du Front National des Combattants en 1957, Il
fonde en 1963 une maison d'édition de disques qui édite
un fonds particulièrement développé en chants
militaires, du IIIe Reich notamment... mais attention : par pur
intérêt historique, naturellement.
Ce
n'est qu'en 1972 qu'il crée Le Front National, sur les bases
du groupuscule fascisant Ordre Nouveau. A partir de là, l'anticommunisme
est peu à peu supplanté idéologiquement par
les variations xénophobes et le thème de l'immigration.
Le Pen blondit et se met en scène : le fils du peuple contre
les appareils, le parti aux mains propres contre la "bande
des quatre" (RPR, UDF, PS, PC),... Il cultive également
ses contacts avec plusieurs parti de nazillons à travers
l'Europe. De ridicule (0,74 % pour Jean-Marie aux présidentielles
de 1974), les scores du FN deviennent franchement inquiétant,
jusqu'à culminer aux alentours de 15 % aux présidentielles
de 1995. Poussé par le vent du succès, Le Pen s'est
permis de franchir les limites de l'abject par de nombreuses petites
phrases savamment distillées : "Durafour crématoire",
"les chambres à gaz sont un point de détail de
l'Histoire",...
Mais
on l'a vu, le racisme et l'antisémitisme ne sont pas chez
Le Pen que des provocations, ce sont des convictions. Qu'il compte
bien nous resservir en 2002 : son programme fourmille toujours des
mêmes fantasmes et idées moisies : mise en oeuvre de
la préférence nationale, retour sur le droit à
l'avortement et salaire parental, tolérance zéro...
un monde de bonheur. Petit espoir cette fois-ci : le blondinet risque
de devoir partager ses voix avec son ami de quinze ans Bruno Mégret,
c'est toujours ça de pris.
Deux candidatures au lieu d'une : ces (ex-)frontistes sont de vrais
démocrates.
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