JACQUES CHIRAC
par Xavier
Molenat - publié le 12/02/02 - imprimer cet article
Cela
pourrait être une offre promotionnelle : "Cher électeur,
chère électrice, votre abonnement à Chirac
va bientôt prendre fin. Il serait dommage que vous ratiez
un seul numéro de ce sympathique clown politique. C'est pourquoi
nous vous proposons cette offre spéciale : ne payez plus
que pendant cinq ans au lieu de sept !".
Alors, qui en reveut ?... Oui, évidemment, ça fait
réfléchir. Car d'abord, où va-t-on avec Chirac
? quelle est sa ligne politique, son idéologie ? A cette
question, une seule réponse possible : ça dépend
du vent.
Il
faut tout d'abord comprendre que la politique est le contraire d'une
vocation pour lui. Ce dont le jeune Chirac rêve, c'est d'être...
lieutenant marin. Il sera d'ailleurs marin quelque mois, avant ses
études supérieures ! Un peu plus tard, il pensera
à une carrière miitaire, après avoir servi
en Algérie. On a connu des passions politiques plus fortes...
Ensuite,
qui a dit que Chirac était de droite ? Si l'on parle de l'étudiant
à Sciences-Po Chirac Jacques, on est très loin du
gaullisme. A tel point qu'en 1952 on peut le rencontrer à
Paris en train de vendre l'Huma, puis assister à une réunion
de cellule du PC ! Un peu plus tard, son grand copain à Sciences-Po,
Michel Rocard, manquera de le faire adhérer à la SFIO.
Au fond, la "fracture sociale", ça n'était
peut-être qu'un retour aux sources ?
Ces
excentricités sont, certes, passagères, mais nous
en disent long sur la consistance politique du bonhomme. Ca n'est
qu'en devenant chargé de mission auprès du Premier
Ministre Pompidou (1962) que Chirac vire de bord. Et encore : il
est capable de défendre la planification en 1979 ! Enfin
bref, il faudra une bonne équipe d'historiens pour retrouver
le fil de la pensée chiraquienne.
En
revanche, l'homme s'y entend beaucoup mieux en stratégie
politique : les élections, le terrain, y a que ça
de vrai ! Chirac aime les échéances, et ne déteste
pas les coups bas : torpillage de la candidature Chaban-Delmas aux
présidentielles de 1974, liste autonome du RPR aux européennes
de 1979, Chirac n'a pas de scrupules pour arriver à ses fins.
Machiavel en culottes courtes !
Le
mandat de maire de Paris, qu'il occupe entre 1977 et 1995, montre
ce dont Chirac est capable quand il a tous les pouvoirs : copinage
éhonté, emplois fictifs, les HLM de Paris... un bilan
du plus bel effet. A l'Elysée, ce n'est guère plus
brillant : reprise des essais nucléaires, grève de
Décembre, en un an Chirac s'est mis tout le monde à
dos. Quelle sagesse alors d'offrir le pouvoir à la gauche
en 1997 avec l'incroyable coup politique de la dissolution ! Depuis
cet auto-sabordage, le "Chi" tente de combler le vide
de ses journées, entre réception de nos valheureux
sportifs, vagues sommets internationaux et critique du gouvernement...
Alors, je vous en remets un p'tit peu ?
Et
dire que malgré tout, le bougre est encore capable de nous
gagner l'élection... Comme le dit si bien un de ses biographes,
"On ne va jamais aussi loin que quand on ne sait pas où
on va" !
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